De la surveillance active en passant par les traitements locaux, les traitements hormonaux ou encore la chimiothérapie et l’immunothérapie, cet article détaille les différentes approches thérapeutiques proposées aux patients atteints d’un cancer de la prostate.
Plan de l'article
Cancer de la prostate : surveillance active
La surveillance active est proposée comme option thérapeutique pour le cancer de la prostate, car il s’agit d’un cancer à progression lente, voire très lente : dans la majorité des cas, il faut plus de 10 à 15 ans pour que la maladie évolue vers un stade avancé, surtout pour les formes peu agressives.
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La surveillance active est une approche spécifique pour la gestion du cancer de la prostate, souvent choisie pour les formes peu agressives ou à faible risque de progression. Elle consiste à suivre régulièrement l’évolution de la maladie sans recourir immédiatement à un traitement invasif, comme la chirurgie ou la radiothérapie. Cette méthode est indiquée pour les patients présentant un cancer de la prostate localisé, de petite taille et peu agressif, souvent caractérisé par un faible score de Gleason (un score qui évalue l’agressivité de la tumeur) et un faible taux de PSA (antigène prostatique spécifique).
Le but est de détecter tout signe de progression tumorale afin de passer, si nécessaire, à un traitement curatif. Cette approche est également adaptée aux patients qui souhaitent éviter les effets secondaires liés aux traitements radicaux, comme les troubles urinaires et les dysfonctionnements érectiles. La surveillance active est aussi souvent préconisée chez les patients âgés pour qui un traitement serait plus difficile à gérer qu’un cancer qui mettrait des années à progresser ; dans la majorité des cas, ces patients décéderont d’autres causes avant que leur cancer de la prostate ne devienne un problème significatif.
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Limites et inconvénients de la surveillance active
La surveillance active présente aussi des limites. Elle peut engendrer une certaine anxiété chez les patients, car ils savent qu’ils vivent avec un cancer non traité. De plus, le suivi nécessite des examens réguliers, ce qui peut être contraignant. Dans certains cas, une progression de la maladie peut être constatée lors d’un contrôle, nécessitant alors un passage rapide à un traitement curatif. Enfin, la surveillance active demande une grande rigueur et un engagement à long terme, autant de la part du patient que de l’équipe médicale.
Les traitements locaux
Pour le cancer de la prostate, les traitements locaux visent à éliminer ou à contrôler la tumeur localisée dans la prostate, sans affecter le reste de l’organisme. Les options principales incluent la chirurgie et la radiothérapie, chacune ayant des indications et des effets secondaires spécifiques.
Radiothérapie dans le traitement du cancer de la prostate
La radiothérapie est une alternative courante à la chirurgie pour le traitement du cancer de la prostate localisé. Elle utilise des rayonnements pour détruire les cellules cancéreuses et peut être appliquée de deux manières principales :
- Radiothérapie externe : Les rayons sont projetés depuis l’extérieur du corps, ciblant précisément la prostate pour minimiser les dommages aux tissus environnants. Le traitement est administré sur plusieurs semaines, avec des séances régulières.
- Curiethérapie : Dans cette technique, de petites sources radioactives (comme des grains d’iode ou de palladium) sont implantées directement dans la prostate pour délivrer des radiations de l’intérieur. La curiethérapie peut être une option pour les cancers à faible risque.
Les séquelles après une radiothérapie de la prostate peuvent inclure des troubles urinaires (comme des brûlures ou des envies fréquentes), des troubles intestinaux (diarrhée ou douleurs rectales), et des effets sur la fonction érectile. Ces effets secondaires peuvent survenir pendant le traitement ou apparaître à long terme.
Chirurgie (prostatectomie)
La prostatectomie, ou ablation de la prostate, est un traitement chirurgical couramment pratiqué pour les cancers localisés de la prostate. Plusieurs types de prostatectomies existent :
- Prostatectomie radicale : Cette chirurgie consiste à retirer la prostate en entier ainsi que les tissus adjacents, incluant souvent les vésicules séminales. Elle peut se faire par voie ouverte, par laparoscopie, ou avec assistance robotique. La chirurgie robot-assistée est de plus en plus utilisée, car elle permet une meilleure précision, réduisant ainsi le temps de récupération et les douleurs postopératoires.
- Prostatectomie épargnant les nerfs : Dans les cas où la tumeur est localisée et ne touche pas les nerfs de l’érection, il est parfois possible d’éviter de les retirer, préservant ainsi la fonction érectile du patient.
Les effets secondaires possibles de la chirurgie incluent des troubles de l’érection (dus à la proximité des nerfs de l’érection), une incontinence urinaire, et, plus rarement, des douleurs ou des saignements. Le risque et la sévérité de ces effets varient selon le type de chirurgie et les caractéristiques individuelles du patient.
Les traitements hormonaux du cancer de la prostate
Lorsque le cancer de la prostate est avancé ou lorsqu’il y a un risque de récidive, les traitements hormonaux peuvent être utilisés pour ralentir la croissance de la tumeur en réduisant la production ou l’action de la testostérone, une hormone qui stimule le développement des cellules cancéreuses de la prostate.
Principe et objectifs : réduire la production de testostérone
Le principe de la thérapie hormonale repose sur la suppression de la testostérone, qui joue un rôle clé dans la croissance du cancer de la prostate. En diminuant les niveaux de cette hormone, on limite l’alimentation des cellules cancéreuses, ce qui ralentit ou bloque leur développement. Bien que ce traitement ne soit généralement pas curatif, il est très efficace pour contrôler la progression de la maladie, en particulier dans les cancers avancés ou métastatiques.
Les traitements hormonaux, bien qu’efficaces, nécessitent une évaluation minutieuse des bénéfices et des risques, en tenant compte de l’état de santé général du patient et de la progression de son cancer.
Les traitements de chimiothérapie et immunothérapie
Dans les stades avancés du cancer de la prostate, lorsque la maladie s’est propagée au-delà de la prostate ou ne répond plus aux traitements hormonaux, la chimiothérapie et l’immunothérapie deviennent des options thérapeutiques pour contrôler la progression du cancer et améliorer la qualité de vie des patients.
Utilisation dans les stades avancés
La chimiothérapie est utilisée pour cibler et détruire les cellules cancéreuses qui se sont propagées à d’autres parties du corps. Elle est particulièrement recommandée lorsque le cancer devient résistant à la castration, c’est-à-dire que la diminution de la testostérone n’est plus suffisante pour ralentir la croissance tumorale. La chimiothérapie est donc souvent proposée aux patients avec un cancer métastatique ou en échec des traitements hormonaux. Elle est administrée par cycles, sous forme de perfusions intraveineuses.
L’immunothérapie, quant à elle, exploite le système immunitaire du patient pour cibler et combattre les cellules cancéreuses. Bien qu’elle ne soit pas systématiquement utilisée pour le cancer de la prostate, l’immunothérapie peut être envisagée pour certains cas avancés, notamment dans le cadre de traitements expérimentaux ou pour des formes de cancer de la prostate très spécifiques.
En résumé, le traitement du cancer de la prostate propose diverses options thérapeutiques, adaptées au stade de la maladie et aux besoins spécifiques de chaque patient. De la surveillance active aux traitements locaux comme la chirurgie et la radiothérapie, en passant par les thérapies hormonales et la chimiothérapie pour les cas avancés, chaque approche vise à contrôler la maladie tout en préservant la qualité de vie du patient. Grâce aux progrès médicaux, ces traitements permettent une prise en charge de plus en plus personnalisée, offrant ainsi aux patients des chances accrues de gestion efficace et de guérison.