Mode des années 1910-1920 : que portait-on pendant cette période ?

Mode des années 1910-1920 : que portait-on pendant cette période ?

Entre 1914 et 1925, les corsets connaissent une disparition progressive dans les garde-robes féminines. Certains tailleurs masculins refusent encore les coupes droites, malgré la montée du prêt-à-porter. Les tissus synthétiques commencent à remplacer la soie dans la confection des robes de soirée. Les vêtements de travail et de loisirs empruntent, pour la première fois, des éléments au vestiaire militaire. L’ourlet des jupes remonte de douze centimètres en moins de dix ans. L’usage du chapeau reste obligatoire en public pour les femmes, même lorsque les cheveux courts deviennent la norme.

Entre tradition et modernité : la mode en pleine mutation au tournant des années 1910-1920

Dans le tumulte de la Première Guerre mondiale et l’accélération des transformations sociales, la mode des années 20 bouscule les références héritées de la belle époque. Paul Poiret s’affranchit des carcans, libérant la silhouette féminine et reléguant le corset au rang de relique. Jeanne Paquin ose la couleur, l’énergie. Coco Chanel détourne le jersey, jusque-là cantonné aux dessous masculins, pour en faire la matière-phare d’une nouvelle génération. Les vêtements féminins s’allègent et gagnent en praticité : adieu robes volumineuses, la coupe s’épure, la ligne s’affirme. Les jupes raccourcissent, la taille s’abaisse, la liberté s’invite dans chaque pièce. Le style mode rétro s’impose : lignes sobres, confort revendiqué, et esthétique repensée.

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Chez les hommes, la mode masculine reste fidèle au costume trois-pièces, mais la rigueur laisse place à davantage de fluidité. Les vestes s’allongent, les pantalons s’élargissent, sans perdre la tenue. Les tissus sombres dominent, mais l’Angleterre insuffle des touches de motifs prince-de-galles et des accessoires soignés. Le prêt-à-porter gagne du terrain, les catalogues illustrés s’invitent dans les foyers : la mode vintage de cette décennie marque le début d’une démocratisation.

L’ère est à la rupture. La rue devient terrain d’expérimentation, les coupes droites s’imposent, les cheveux courts s’affichent, le chapeau demeure la règle. La haute couture capte l’air du temps et forge une nouvelle histoire de la mode, prise entre héritage et invention permanente. Les codes volent en éclats, chacun affirme son style dans un monde qui change à toute allure.

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Quels vêtements composaient le vestiaire féminin et masculin de l’époque ?

Le vestiaire féminin : ruptures et audaces

Pour comprendre l’esprit de la mode féminine durant ces années de bascule, il suffit d’observer les pièces qui composent la garde-robe.

  • La robe Charleston, emblème des années folles, se distingue par sa coupe droite, ses franges virevoltantes et sa taille basse qui efface les hanches. On est loin du corset, la robe épouse le mouvement, aussi bien sur les pistes de Charleston que dans les salons mondains.
  • Les flappers et garçonnes affichent fièrement des robes courtes, parfois à bretelles fines, constellées de sequins ou de perles. La robe Gatsby incarne cette soif de liberté, accentuée par la coupe à la garçonne et l’adoption de tissus inédits comme le jersey ou la mousseline.
  • Les tenues du quotidien se déclinent en jupes plissées, chemisiers à col lavallière, ou ensembles tailleurs inspirés du vestiaire masculin. Même la robe années 20 qui s’émancipe conserve parfois des manches longues et des broderies géométriques, clin d’œil à l’Art Déco.

Le vestiaire masculin : élégance et codes renouvelés

L’allure masculine évolue, entre tradition et modernité, à travers des pièces signatures.

  • Le costume trois-pièces reste la norme : veste droite, gilet ajusté, pantalon à pinces. Les couleurs sombres persistent, mais rayures tennis et motifs prince-de-galles s’invitent peu à peu dans les garde-robes.
  • La chemise blanche, col impeccablement amidonné, s’accompagne d’une cravate ou d’un nœud papillon, une pochette glissée dans la poche. Le chapeau, accessoire clé, varie du feutre mou au canotier selon l’occasion.
  • Pour les moments de détente, la mode masculine adopte le pull-over, la veste sport ou le pantalon golf, montrant l’influence croissante du sportswear britannique et une envie de confort assumée.

Accessoires, matières, couleurs : ce qui faisait le style des années folles

Impossible d’imaginer la mode des années 20 sans ses accessoires aussi audacieux que distinctifs. Les femmes arborent le chapeau cloche, bien en place sur des coupes bob, s’ornent de longues chaînes de perles, de bandeaux brodés de strass ou de plumes : la décennie affiche son identité jusque dans le moindre détail, rythmée par le Jazz et la danse Charleston.

Le sac minaudière, minuscule et rigide, remplace les grands sacs d’autrefois, signe d’un mode de vie plus léger. L’éventail n’est plus un simple accessoire mais ponctue la gestuelle lors des soirées. Côté maquillage, la révolution est totale : le teint se fait diaphane, la bouche se pare de rouge sombre, les yeux se soulignent de khôl noir, sculptant un regard théâtral. Les coupes courtes, souvent crantées, héritées de la garçonne, s’imposent, tandis que les hommes préfèrent un cheveu lisse et gominé, toujours dissimulé sous un feutre ou un canotier.

Le choix des matières et des couleurs traduit un goût nouveau pour l’audace : soie, velours, mousseline ou tulle s’invitent dans les tenues de soirée, enrichis de paillettes et de broderies géométriques d’inspiration Art Déco. Les couleurs rivalisent de personnalité : vert émeraude, bleu roi, or, argent. Quant au noir, Coco Chanel en fait le symbole d’une élégance intemporelle.

Les hommes soignent le détail : une pochette blanche dans la poche du costume, une montre à gousset, une cravate club ou un nœud papillon. Rien n’est laissé au hasard, chaque accessoire contribue à la singularité d’une silhouette qui rompt avec les codes figés de la belle époque. Les figures comme Joséphine Baker deviennent l’incarnation de cette modernité décomplexée.

Pourquoi la mode de cette période continue-t-elle d’inspirer aujourd’hui ?

La mode années 20 ne se contente pas de fasciner les amateurs de vintage. Elle s’infiltre partout : sur les podiums, dans les vitrines, sur les réseaux sociaux, portée par une génération avide de distinction et de références singulières. Les silhouettes Charleston, les robes aux coupes flapper, la liberté de la garçonne : tout cela continue de hanter l’imaginaire collectif et de nourrir la créativité des designers d’aujourd’hui.

Ce retour du style années 20 répond à une envie de rupture : la décennie incarne une révolution vestimentaire, celle de femmes qui s’affirment, osent, s’affranchissent. Les innovations de Coco Chanel, l’audace de Paul Poiret et de Jeanne Paquin irriguent encore la création contemporaine. Matières fluides, motifs Art Déco, accessoires graphiques dialoguent avec l’époque actuelle, cherchant à marier raffinement, confort et affirmation de soi.

Voici comment cette influence se manifeste aujourd’hui :

  • Les robes Gatsby font leur apparition dans les collections de soirée les plus courues.
  • Les perles, les franges, les broderies graphiques se glissent sur les silhouettes, échos directs aux années folles.
  • La mode rétro envahit événements, festivals, et s’affiche fièrement dans la sphère numérique.

L’héritage de la mode des années folles dépasse la nostalgie : il questionne notre rapport à la créativité, au plaisir de s’habiller, à l’audace. Ces années-là n’ont rien perdu de leur pouvoir d’inspiration. Elles chuchotent à l’oreille de chaque génération qu’oser s’affirmer, c’est déjà écrire la mode de demain.