À Calgary, le prix moyen d’une maison a progressé de 8 % en un an, tandis qu’à Toronto, la stagnation s’installe. En Colombie-Britannique, certaines communes échappent à la surchauffe grâce à des politiques locales restrictives rarement appliquées ailleurs. À l’est, Montréal affiche une hausse modérée, contrastant avec la flambée observée à Halifax.Les écarts se creusent entre les grandes villes et les marchés régionaux, alimentés par la migration interprovinciale et un accès au crédit inégal. Derrière la moyenne nationale, chaque province répond à des dynamiques qui bouleversent les prévisions établies.
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Panorama du marché immobilier canadien en 2025 : ce qu’il faut retenir
Le marché immobilier canadien traverse une période agitée en 2025. D’après l’association canadienne de l’immeuble (ACI), la croissance marque le pas mais le prix moyen stagne à des sommets, accentuant les disparités régionales. À Toronto et Vancouver, la barre du million pour le prix de vente moyen continue d’être franchie, malgré un repli notable du volume de ventes.
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La variation annuelle oscille entre +2 % et +4 %, selon les provinces. L’ouest, Colombie-Britannique et Ontario en tête, fait face à une offre rare, sur fond de demande toujours solide. Côté québécois, Montréal adopte une trajectoire plus sobre, mais certains marchés secondaires surprennent par leur progression soudaine.
Voici les grandes lignes qui redessinent le marché dès ce début d’année :
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- Les taux d’intérêt et taux hypothécaires arrêtés par la Banque du Canada freinent l’accession, touchant principalement les primo-accédants.
- Calgary et Halifax connaissent une vraie remontée d’activité. À l’inverse, Ottawa ou Winnipeg restent sur la réserve, peu enclines à s’emballer.
- Les données de l’ACI révèlent un écart chaque année plus marqué entre métropoles et territoires périphériques. Les mobilités internes accentuent encore cette distorsion.
Nul uniforme national ici : chaque coin du Canada impose ses propres règles. Y investir, c’est jongler avec des prix de vente instables et une pression sur le logement qui refuse de reflué.
Quels sont les prix moyens des maisons selon les provinces et les grandes villes ?
Le prix moyen des maisons reste le baromètre central du marché, archétype des tensions et des attentes à travers le pays. D’un littoral à l’autre, l’écart se creuse entre provinces : la Colombie-Britannique en tête avec Vancouver, où le prix moyen dépasse désormais largement le million pour une maison unifamiliale. Situation similaire en Ontario, où Toronto tutoie les plus hauts sommets sur le segment premium.
Voici quelques repères concrets pour situer chaque marché :
- Vancouver : 1 200 000 $ pour une maison standard.
- Toronto : 1 100 000 $ affichés pour une maison individuelle.
- Calgary : 650 000 $, nouvel élan et dynamisme évident.
- Montréal : 550 000 $, où la hausse du prix médian demeure modérée.
- Québec : 375 000 $, aligné avec le pouvoir d’achat local.
- Winnipeg et Saskatoon tournent autour de 360 000 $, témoignant d’une accessibilité préservée.
- Saguenay–Lac-Saint-Jean : 280 000 $, à l’extrémité basse du spectre national.
Ce tableau met en lumière le dynamisme des marchés secondaires comme Gatineau, Sherbrooke ou Halifax, toutes portées par l’arrivée de nouveaux habitants et l’appétit croissant pour les villes de taille moyenne. Les prix de référence changent selon le type de bien : unifamilial, condo, plex, chaque segment bouge à sa manière, sous l’influence du nombre de logements disponibles, de la fiscalité locale et des politiques publiques du logement. Nulle mécanique nationale : le marché immobilier canadien cultive sa diversité et ses logiques propres.
Facteurs majeurs qui influencent les prix immobiliers cette année
La hausse des taux d’intérêt imprime sa marque sur l’ensemble du marché. Avec une Banque du Canada inflexible, l’obtention du crédit devient nettement plus complexe. Résultat ? Les taux hypothécaires en hausse refroidissent bien des ardeurs, freinant net le volume des ventes. Les familles révisent leur ambition, et la vague des primo-accédants se réduit.
L’autre variable, c’est l’inflation : elle pèse lourdement sur le coût de la vie au Canada. Les matériaux flambent, la main-d’œuvre se fait rare, ralentissant la construction de nouveaux logements. Face à une population qui s’accroît sans relâche, l’offre ne suffit plus, exacerbant la tension immobilière dans les grands centres urbains.
Les ressorts du marché en 2025 :
Pour mieux cerner la situation, ces facteurs jouent un rôle déterminant dans la dynamique immobilière actuelle :
- Taux d’intérêt élevés : ils dictent le budget maximal des ménages et filtrent plus sévèrement les acquéreurs potentiels.
- Inflation persistante : elle influe autant sur le prix de vente moyen que sur les dépenses quotidiennes liées à la propriété.
- Déséquilibre offre-demande : la pénurie persistante de constructions ne permet pas aux nouvelles familles de trouver où se loger dans les délais espérés.
Les statistiques publiées par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) illustrent à quel point la variation annuelle oscille d’une région à l’autre. Vancouver, Toronto et Calgary restent solides alors que d’autres marchés se tassent. Le marché immobilier canadien reste suspendu à un fragile équilibre, tiraillé entre adoptants prudents, stratégies d’investisseurs et signaux venus des pouvoirs publics.
Conseils pratiques pour acheter ou investir au Canada en 2025
Le marché immobilier canadien impose une préparation solide. Rien ne remplace l’étude de la mise de fonds minimale exigée, variable d’une province à l’autre, et qui dépend aussi du prix moyen local. À Toronto ou Vancouver, prévoir un million ne suffit parfois même plus. À l’Est, quelques villes restent accessibles pour des profils plus variés.
Prendre le temps de consulter les dernières analyses de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), de l’APCIQ ou de la SCHL offre une vraie visibilité. Ces ressources permettent de suivre la variation annuelle des prix, repérer les zones sous tension et cibler de potentielles niches. Observer aussi le coût de la vie au Canada reste primordial, car il conditionne à la fois l’accès au financement et la réalité du quotidien une fois propriétaire.
Quelques leviers à maîtriser :
Voici quelques habitudes à déployer pour mieux piloter un achat ou un investissement :
- Comparer méthodiquement les taux hypothécaires avant toute décision.
- Analyser le prix moyen propriété dans chaque secteur, sans négliger les quartiers en transition.
- S’intéresser à la santé du marché locatif là où l’investissement est envisagé : on y décèle le potentiel mais aussi le niveau de compétition.
La mise de fonds minimale façonne l’ensemble de la stratégie d’accès à la propriété. Se tenir informé des ajustements de taux d’intérêt et rester attentif aux dynamiques spécifiques de chaque province peut transformer l’expérience d’achat. Et trop souvent, la moyenne masque ce qui fait la force ou la faiblesse d’un quartier précis.
Au Canada, ceux qui prennent le temps de lire le marché jusqu’au bout dénichent des possibilités inédites, là où d’autres se perdent dans le bruit des moyennes. L’histoire immobilière se joue province par province, ville par ville,sans mode d’emploi national, mais avec un potentiel qui ne se laisse jamais deviner à la seule lecture d’une statistique.